Un concert de rue pour garder l’espoir
Il régnait une ambiance musicale hors du commun ce samedi midi dans la rue de la Paroche de Villeroux. Isabelle Everarts de Velp, accompagnée de sa nièce Émilie au piano, a organisé trois petits concerts au pas de sa porte. Malgré l’interdiction d’organiser des concerts, l’envie de se produire devant un public, même restreint, était trop forte. « Le stress était là, pour elle (Émilie) comme pour moi. On a envie de partager notre passion mais on est complètement bloquée. Et donc, on s’est dit, on va trouver une solution qui respecte les mesures, qui n’est pas hors la loi. Ici, on n’est pas sur la voie publique. Les gens se promènent et profitent de la musique. Ils étaient contents d’entendre de la vraie musique ! » nous explique Isabelle, chanteuse lyrique professionnelle.
Le monde de la culture est désemparé et dans l’incompréhension. Ce secteur est touché de plein fouet par la crise sanitaire et ne sait plus quoi faire pour rappeler au monde politique qu’ils existent. « C’est ma petite rébellion contre les mesures sanitaires actuelles. J’ai l’impression que l’Horeca et la culture sont les sacrifiés de cette crise. Mais on sait être raisonnable. On sait respecter et faire respecter les protocoles qui ont été mis en place. Ce qui est frustrant c’est qu’on sait qu’il n’y a pas de cluster dans les théâtres et les églises. On peut rassembler des gens en étant responsable. On ne doit pas nous infantiliser. On peut travailler, nous aussi, en étant responsable. » affirme Isabelle.
Chacun des trois concerts a duré une quinzaine de minutes. Quelques passants et, surtout des voisins, ont tenus à rester toute la durée de la prestation des chanteuses. Lucie, la plus jeune spectatrice du jour, a tenu à remercier Isabelle pour la musique en lui apportant un dessin et une rose rouge.
Depuis un an, Isabelle Everarts de Velp n’a presté que deux concerts en public. Ce samedi midi, c’était son troisième et l’envie de monter sur scène reste, encore, intacte. « On est toujours là, on a envie, on n’a pas encore perdu la flamme, mais ça devient long et c’est très difficile à comprendre. On a le sentiment que ce n’est pas juste. » conclu la chanteuse.