Des nuages de sable au-dessus de nos régions
Lors de la journée du 6 avril 2024, on a observé un ciel laiteux légèrement orangé à la suite de la présence de sable qui provenait du désert du Sahara. Comment est-il arrivé là ?
Au départ, une dépression se crée au-dessus du désert. Comme il s’agit d’une région sèche et que les nuages peuvent se former, mais ils ne donnent pas ou très peu de pluie ! En revanche, les différences thermiques peuvent engendrer des vents violents et provoquer des tempêtes de sable visibles sur les photos satellites. On peut voir un exemple de tempête de sable au large du Sénégal dans la figure 1.
Ce sont de fines particules qui peuvent rester longtemps en suspension dans l’atmosphère vu leur faible poids. Si les masses d’air se déplacent vers nos régions, elles passent au-dessus de la mer Méditerranée. Cette mer chaude connaît une évaporation très importante. L’air chaud et humide monte et se refroidit en altitude. Les particules venues du désert jouent un rôle de noyau de condensation qui favorise le passage de l’état vapeur à l’état liquide de l’eau. Des nuages se forment.
Selon leur mode de déplacement et selon la quantité d’humidité, ils vont atteindre la Belgique ou d’autres régions européennes comme l’Allemagne voire la Scandinavie. Quand elles sont au-dessus de notre pays, on peut connaître trois situations. La première, le nuage ne contient pas assez d’eau et il continue vers d’autres régions. La deuxième situation est la plus favorable pour observer ce sable : le nuage est saturé en eau, mais les précipitations sont faibles. L’eau se dépose sur le sol, les voitures, les vitres… Comme la quantité d’eau est faible, la pluie s’arrête vite, ne laissant que quelques gouttes sur ces voitures. L’eau s’évapore, mais en s’évaporant, elle abandonne les particules de sable sur les objets où elle s’est déposée. Ce sable devient alors bien visible. Selon leur origine, ces particules peuvent être jaune, beige ou rouge. Enfin, dans le cas de fortes pluies, l’eau s’écoule sur les véhicules, le sol et puis vers les égouts. Elle emporte avec elle les particules de sable et à la fin de la pluie, après l’évaporation de l’eau, on ne voit plus rien.
Ces situations ne sont pas si rares en Belgique. Mais, de faibles pluies avec du sable sont moins fréquentes et leur visibilité se limite à deux ou trois fois par an. Le 17 octobre 2017, on avait déjà eu un nuage très dense au-dessus de notre commune (voir figure 2).
Figure 2 : photo du nuage de sable observé à la gare de Chastre le 17 octobre 2017 (photo Marc Vandiepenbeeck)