Tensions et explications lors de la présentation du TEC
Ce lundi soir, les autorités communales et le TEC organisaient une réunion publique pour présenter le projet d’agrandissement du dépôt TEC de Chastre. L’organisme de transport public souhaite construire un plus grand dépôt sur ses terrains pour accueillir, selon ses mots, jusqu’à 120 bus dans les 20 à 30 ans à venir. Un nouvel atelier sera également construit. Un projet de 15 millions d’euros qui soulève bon nombre d’inquiétudes auprès de la population chastroise et des riverains proches du dépôt. La réunion a accueilli près de 100 personnes dans la salle du conseil. Un succès de foule rarement atteint pour une réunion publique d’information dans notre commune.
Une vive tension était palpable dès le début de la présentation. Il n’a pas fallu 2 minutes d’introduction par le Bourgmestre Thierry Champagne pour que celui-ci soit directement coupé et interpellé par le public sur le rôle de la commune et la nécessité de voir un projet aussi important s’installer au coeur de Chastre. « Le poids réel de la commune n’est pas bien grand dans ce dossier. » se défend le Maïeur. « La commune ne donne qu’un avis. mais ce n’est pas pour ça qu’il sera retenu... ». Catherine Bes, directrice des TEC Brabant wallon précisait d’emblée que le permis d’urbanisme sera donné par la région wallonne. Le ton était donné.
La responsable de l’opérateur publique a présenté le projet au travers d’une cinquantaine de slides. Elle était assistée d’un architecte du projet. La présentation est difficile et souvent interrompue par des questions du public. Mais la responsable du TEC a tenu à mener sa présentation jusqu’à la fin et à essayer de rassurer le public. Elle a justifié le choix de l’implantation à chastre et précisé les avis négatifs des autres projets d’implantation à Louvain La neuve, Walhain et au croisement de Mogreto et de la Nationale 4. La taille du nouveau bâtiment et sa capacité inquiète les riverains. « Oui, c’est vrai, nous avons augmenté la proportion de véhicule mais, demain, quand nous exploiterons notre nouveau dépôt, nous n’avons pas de projet qui justifierait une augmentation du nombre de véhicules à Chastre. Nous voulons prévoir une marge de manoeuvre pour le futur. » nous explique Catherine Bes dans un entretien réalisé après la réunion. « Cette problématique nous inquiète fortement et encore plus si ces problèmes nous arrivent dans 10, 15 ou 20 ans. On nous dira que c’est trop tard pour se plaindre et qu’il fallait le faire il y a 20 ans. Voilà pourquoi il y a autant d’intervention aussi assertive. » remarque un riverain présent dans la salle.
Si l’inquiétude prédomine au sein des riverains présents dans la salle, cette réunion a permis au TEC de prendre note de quelques remarques de citoyens et d’encore insister sur la nécessité de cet agrandissement. « Nous nous projetons dans l’avenir. Quand on fait des travaux aussi onéreux, on doit faire attention à l’argent public. On veut envisager l’avenir plus sereinement et pouvoir répondre à la demande. Si demain, la région nous demande de développer une nouvelle ligne de bus dans notre province, sans ces nouvelles infrastructures, nous ne pourrons pas le faire. » nous précise la directrice du TEC. Le bourgmestre a précisé la position de la commune et du collège. « Les conditions de travail du TEC, actuellement, ne sont pas bonnes. Au début, nous avons travaillé avec eux pour faire un nouveau dépôt de même capacité. Lorsque le TEC est arrivé avec un projet de 130 bus, on a tout de suite dit non car c’est trop grand, on ne met pas ça au centre d’un village. En matière de mobilité, nos routes ne sont pas prévues pour. Mais nous devons respecter les règles. Nous sommes des politiques qui doivent respecter la loi. Dans ce cas-ci, on a l’impression d’un peu la subir. » a regretté Thierry Champagne.
La mobilité a été un point important souvent relevé lors de la soirée puisque aucune étude n’a été réalisée. « Nous n’avons pas eu de demande d’étude d’incidence de la part de la région par rapport au projet. » répond Catherine Bes. « Aujourd’hui, il y a 21 lignes de bus qui circulent sur le réseau routier de Chastre. Et en fonction de l’évolution des besoins de la province du Brabant wallon, des nouvelles lignes de bus seront exploitées au travers des dépôts de Baulers, Jodoigne ou Chastre en fonction des études du TEC et de la région. » conclu la directrice du TEC.
Après une petite heure de présentation, la parole était donnée au public présent. Et les questions ont fusé de toute part. « Qu’en et-il de la mobilité de tous ces bus dans les rues du village ? » – « Prenez-vous en compte la pollution lumineuse de votre projet ? » – « Prenez-vous en compte l’impact sonore et vibratoire pour les habitations de la route Provinciale ? » – « Si on nous dit, non il n’y aura peut-être pas 120 bus, alors pourquoi créer un dépôt aussi grand ? » – « Pourquoi prendre une terre agricole alors qu’il existe de nombreuses friches qui pourraient être réhabilitée ? » – « Personne ne va contredire l’intérêt public du projet. Vous nous avez expliqué pourquoi ne pas avoir choisi toute une série de projet mais vous n’avez pas expliqué pourquoi vous avez choisi Chastre… » – « Finalement, pourquoi venir nous ennuyer avec un projet pareil dans le coeur de notre village ? » Une quantité de questions qui n’a pas trouvé systématiquement de réponse de la part du TEC et des autorités.
Quelques employés du TEC étaient également présents dans la salle. Permis eux, Angélique Thomas, conductrice de bus au dépôt de Chastre. Elle a tenu à intervenir dans les débats de la soirée pour expliquer la situation de ses collègues et corriger quelques préjugés. « On sait qu’on abîme les bas-côtés de la route. Mais la résolution de ces problèmes n’est pas du ressort du TEC. Vous soulevez le problème du pont du chemin de fer de Chastre et le rond-point « Renault ». Deux véhicules se croisent, c’est compliqué mais ça passe, même à deux bus sous le pont. Un bus articulé passera plus facilement qu’un standard. Contrairement à ce que vous pensez, la conduite d’un bus articulé est beaucoup plus aisé qu’un simple bus. Quand on vous dit qu’on va mettre plus de bus articulé, c’est un meilleur confort pour tout le monde, pour les passagers à bord et pour le personnel. Et un bus articulé remplace deux bus standard… » a tenu à préciser la conductrice sur TEC.
A trois heures de discussion parfois houleuse, tout le monde est resté sur ses positions et, aussi, un peu sur sa faim du côté des riverains. L’enquête publique a démarré la semaine dernière pour se terminer le 13 février prochain. Pour que vos remarques, positives ou négatives, soient prises en compte, il faut impérativement les mettre par écrit et les transmettre par mail ou voie postale au service de l’urbanisme de la commune de Chastre avant le 13 février.
- par courrier ordinaire à l’adresse suivante, date du cachet de la poste faisant foi : avenue du Castillon ,71, 1450 Chastre
- par courrier électronique à l’adresse suivante : urbanisme@chastre.be
- en mains propres au secrétariat (1er étage) de l’Administration communale.