Le danger des frelons asiatiques pour les apiculteurs

Le nombre de signalement de nids de frelons asiatiques a explosé ces dernières années en région wallonne. Chastre n’échappe pas à cette invasion. En automne dernier, un nid, visible depuis la rue Gréat à Cortil, avait créé l’émoi sur notre groupe Facebook « J’habite à Chastre et vous ? » et avait nécessité l’intervention d’une équipe de la région pour éradiquer le nid.

Un cas qui n’est pas isolé. Cet insecte, introduit involontairement en France en 2004, connait une expansion fulgurante. Présent en Belgique depuis 2016, ce nuisible invasif fait partie de la famille des guêpes et s’implante de plus en plus sur notre territoire. Chaque nid, en fin de saison alors que l’automne s’installe, dissémine plusieurs dizaines de fondatrices dans la nature qui, à leurs tour, au printemps, créeront un nouveau nid.

Le frelon asiatique construit deux types de nids qui se succèdent au cours de l’année :

• Un nid de printemps ou nid primaire : il est construit à partir de fin mars début avril dans un abri par les jeunes reines (fondatrices) à la sortie de la période d’hivernation. Celui-ci est de petite taille et est difficile à différencier des nids de guêpes ou de frelon européen ;
• Un nid d’été ou nid secondaire : il peut se rencontrer dès le mois de juin si les conditions météorologiques sont favorables. De forme sphérique, il est construit, le plus souvent, assez haut dans les arbres (plus de 10 m) lorsque l’activité de la colonie s’intensifie et que la capacité du nid de printemps est dépassée. Il est de grande taille, d’un diamètre de 40 à 80 cm, et peut abriter plusieurs milliers d’individus. Ce nid comporte une petite ouverture latérale située à mi-hauteur. Le problème est qu’il est souvent camouflé dans le feuillage des arbres et visible qu’en automne…

Claudy Englebert, président du Mouch’ti Brabançon, un club d’apiculteur de la province, interpelle la population. Cette invasion n’est pas sans risque. Surtout pour les apiculteurs qui voient leurs ruches attaquées et détruites par cet insecte. « Il y a d’abord et prioritairement un risque pour les citoyens. En effet, les nids sont autant installés dans des endroits urbanisés que d’autres plus isolés. En cas de dérangement (bruit, mouvements…), les attaques peuvent être fatales ! Ensuite, il y a principalement un risque pour notre biodiversité locale et, surtout, pour notre apiculture ! Le frelon asiatique est insectivore : il se nourrit donc des insectes présents et utiles tels que les guêpes, bourdons, abeilles, papillons… » explique Claudy Englebert.

Selon L’apiculteur, des mesures urgentes doivent être prises. Il suggère une destruction systématique des nids de frelons sur notre commune ainsi que sa prise en charge totale ou partielle par les autorités. Des pièges sélectifs doivent être placés à des endroits clés de la commune et aux environs d’un nid déjà détruit. L’association interpelle également les marcheurs et les clubs de marche pour sensibiliser leurs membres à apporter une grande attention aux cas suspects et ne jamais hésiter à les signaler. La région wallonne dispose toujours d’une plateforme Internet pour prévenir la présence d’un nid de frelons asiatiques.